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À LA PRINCESSE

moins belle part à celui qui rentre, etc., etc. ? Ce n’est pas là ce qui me frappe. — L’empereur y gagne-t-il dans l’opinion ? Cette surprise annuelle, qu’il nous fait après tant d’autres qui étaient quelquefois libérales, toujours nationales, est-elle digne des précédentes ? est-elle propre à aller au cœur de quelques-uns de ceux que les précédentes n’avaient pas suffisamment touchés ? Cela est-il de nature à lui gagner, à lui concilier de plus en plus à lui, à son régime et à sa tige, les esprits français qui se laissent prendre à la façon autant qu’au fond ?

Ce sont là, Princesse, les seules questions que je me suis posées et qui se sont résolues d’elles-mêmes dans mon esprit, qui est assez peuple et qui y va d’instinct. Le reste est affaire aux hommes d’État. Ils en ont le profit : qu’ils en aient la peine.

Mais je crois, en vérité, que je disserte, et je ne voulais, Princesse, qu’avoir l’honneur de vous remercier de votre gracieuse pensée, et me redire, de Votre Altesse impériale, le plus reconnaissant et dévoué serviteur.