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M. Guizot une politique à outrance : nous en recueillons les fruits. — les hommes que j’ai loués et dont j’apprécie tnt le jugement (M. Molé, etc.) ne sont pas de ceux entre les mains desquels u état périt ; ils peuvent manquer de force et de fermeté ; mais ils ne manquent certes pas de prévoyance ; et c’est la prévoance qui de tout temps a fait faute aux doctrinaires, à cette secte douée entre toutes

d’une intrépidité de bonne opinion…

… Enfin la chose est faite, et l’on n’a plus le choix. Chacun a fait autre chose que ce qu’il voulait, et la plupart trouent qu’ils ont trop réussi. On voulait pousser Guizot dehors et le mettre à la porte ; mais il s’est trouvé que cette porte où on le poussait était une fenêtre, et l’on a sauté de trois étages là où l’on ne comptait descendre que d’un ou de deux degrés. On est tout étonné du saut, et de ne pas s’être fait plus de mal. On se tâte, et l’on n’a qu’une forte commotion et un très-grand étonnement.