Page:Sainte-Beuve - Les Cahiers, 1876.djvu/74

Cette page n’a pas encore été corrigée

bataille quand on peut, et de faire preuve de son libre arbitre contre les choses…

— En effet, repris-je, les lois générales s’en tirent ensuite comme elles peuvent, et, si l’on a pu leur donner un croc-e-jambe, c’est tant mieux. »

et comme il était en verve, il reprit : " Buffon a fait un admirable discours sur l’homme, il y a des observations profondes sur la vie, sur la mort, des choses éternellement vraies, mais c’est sur l’homme physiologique, non pas sur l’homme en société et dans l’ordre politique. Les animaux, une fois décrits, restent les mêmes ; les mœurs des castors ne changent pas, mais l’homme qui a… " il allait dire, le libre arbitre, je l’interrompis pour lui dire : « qui a l’esprit de contradiction, " et il poursuivit :

« l’homme ne se comporte pas de même dans tous les temps et dans tous les pays ; il y a une variété infinie dans son unité. C’est difficile à saisir. Cousin a dit autrefois là-dessus