Page:Sainte-Beuve - Les Cahiers, 1876.djvu/56

Cette page n’a pas encore été corrigée

plus que Mignet ne voient rien de tout cela et sont dupes du dehors. Je souriais en entendant Cousin défendre chaleureusement Béranger ; je me rappelais que celui-ci ne l’appelait jamais dans un tempsque le laquais de Platon, et qu’il disait de Mignet : " oh ! Pour Mignet, il est comme les chats qui peuvent passer même par les égouts sans se salir… » car tel est Béranger quand il parle, le dos tourné, de ses amis : il a une manière de les louer qui les dénigre.


Ce qui distingue, en certaines matières à ma portée, le soi-disant érudit de l’amateur éclairé, c’est que le premier hérisse ses pages de notes et sesnotes de signes bizarres cfr, rétablit les fautes d’orthographe dans les passages qu’il cite, copie les noms propres estropiés en écrivant sic entre parenthèses, et s’abstient soigneusement de tout agrément, de toute idée,