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de toutes ces crédulités et contradictions absurdes dont il formait son catholicisme idéal et impossible, et qui ont mis toute sa vie à la gêne ?


Un soir on avait parlé, chez l’ancien chancelier Pasquier, de Marie-Antoinette ; la question de ses amants avait été mise sur le tapis. M. Pasquier, âgé de quatre-vingt-dix ans, était parti, à ce propos, vif, brillant, comme un jeune ancien royaliste, comme un chevalier de la reine en 89. Après le dîner et dans la même soirée, M. Giraud, de l’institut, alla faire visite à Mme De Boigne, qu’il trouva seule, et se fit un plaisir de lui raconter la belle vivacité du chancelier et sa défense de l’immaculée Marie-Antoinette. Là-dessus Mme De Boigne, née au sein de l’ancienne cour, élevée sur les genoux de mesdames, filles de Louis Xv et au fait par la tradition directe de tout cet intérieur de Versailles et de Trianon, n’y put tenir, et dans un