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souvenirs : dussé-je paraître indiscret, je me risque à en donner aujourd’hui un échantillon au public. S’il est en goût et s’il ne trouve pas cela mauvais, on pourra plus tard lui en donner encore [1].

Jules Troubat.
1868.

  1. Sainte-Beuve est mort le 13 octobre 1869. Ce recueil de notes et de pensées devait paraître de son vivant, ainsi que l’indique l’Avertissement ci-dessus, dicté par lui Le secrétaire n’était ici qu’un prête-nom. Ce projet fut abandonné après la publication du tome XI des Causeries du Lundi, dans lequel l’éminent critique avait fait entrer un grand nombre d’extraits de ses cahiers. Le présent volume, resté inédit, alla toujours grossissant jusqu’à la mort de Sainte-Beuve, Il fut un moment destiné à compléter les Souvenirs et Indiscrétions, dont il justifiait le titre ; mais ce petit ouvrage, grossi pendant les loisirs forcés du siége, qui en avait arrêté l’impression, se trouva ensuite trop plein pour faire place aux Pensées ajournées. Nous les publions donc à part aujourd’hui, en attendant la Correspondance et autres œuvres posthumes du maître. — Nous ne nous sommes pas cru autorisé, en l’absence de l’écrivain, à faire un choix dans ces pages ou à en altérer le texte. Nous les avons maintenues dans leur intégrité et leur vigueur, sans prendre garde à celles qui contrariaient le plus nos impressions ou nos convictions personnelles. Nous avons laissé, en un mot, à Sainte-Beuve la liberté de tout dire, même après sa mort.
    J. T.