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sionné avec colère en politique ; je sortais allègre à travers l’orage, et je chantais. — aujourd’hui je prévois, j’embrasse l’avenir qui pourtant ne m’appartient plus. Je vais le front baissé, et j’ai le deuil dans le cœur.

J’ai le deuil de la civilisation que je sens périr. Oh ! Comme on comprend mieux en ce moment que c’est une invention délicate et subime !


Après cette révolution, chacun n’est occupé que du matériel, les uns de la peur de perdre, les autres du désir de posséder. Une aimable et belle étrangère qui est à Paris disait : " on n’aime plus. Que je serais donc heureuse d’être aimée comme les français aiment leurs propriétés ! »


24 juin. Horrible journée. Lamartine et ses collègues abdiquent ; ils ont régné par l’anar-