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bibliothécaire à la bibliothèque Mazarine), et à Jean Reynaud une note [1].

Je vais reprendre ma vie de peine et de labeur, mais aussi toute ma liberté, tout le sentiment de ma liberté.


Ce 9 avril 1848. Après bien des jours d’odieux ennui, je viens de lire quelques pages d’Hérodote, le premier livre, la prise de Sardes, la chute de Crésus : beauté simple, vérité éternelle ! Des larmes me venaient aux yeux en lisant ces leçons de l’éternelle fragilité des fortunes humaines : Solon, Solon, Solon ! quelles belles paroles sur la clémence, la pitié, sur la paix, sur toutes choses vraies encore après des milliers d’années ! Oh ! cela élève le

  1. Cette note a été publiée par nous, à titre de document biographique, dans le volume intitulé Souvenirs et Indiscrétions, p. 194. Elle est datée du 31 mars 1848. J. T.