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situation qui, passez-moi le mot, n’est pas franche, n’est pas naturelle. Pour que je le dise et que je le sente ainsi après une saison dont tant d’heures se sont passées près de vous, il faut que cela soit. Ce que je vous ai dit là-bas est vrai : il vous devient comme nécessaire de temps en temps de défaire la trame, de la laisser se défaire un peu, afin qu’on puisse recommencer toujours, et s’arrêter toujours au même point ; sans quoi, on courrait risque d’avancer, sinon de l’achever. De là ces petites rigueurs, ces froideurs non pas calculées, mais indiquées et nécessaires, ces épouvantements de la moindre parole un peu franche et libre sur de certains sujets, quoique vous ayez déjà entendu la même chose cent fois ; de là, enfin, ces lettres aimables qui arrivent à