Page:Sainte-Beuve - Le Clou d’or, 1921.djvu/83

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je lui ai dit qu’elle était la plus dissipée des femmes sérieuses ;

Je lui dirai aussi qu’elle est la plus tendre des glorieuses ; mais pour glorieuse, au fond, elle l’est.

Elle veut toujours, en amour, des fleurs ; elle ne comprend rien à la connaissance vraie des sentiments naturels ; il vient un moment où, les fleurs données, ils n’ont plus qu’à produire leur fruit. Mais elle ne veut pas de ce fruit, et demande toujours et toujours des fleurs, rien que des fleurs. Elle se trompe. Mon cœur n’est pas de ceux qui se laissent mettre en serre chaude pour fleurir constamment et avorter. Oh ! non pas ! Elle ne sort pas du point de vue factice du monde ni du cercle embelli et menteur.