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quand je suis tant soit peu au monde, cela m’applique entièrement et je ne suffis pas à tant de choses. J’ai seulement profité du séjour pour demander à madame de B*** la faveur de lire son roman, ce qu’elle m’a accordé, et j’en ai lu un volume et demi : j’ai emporté le dernier avec moi pour l’achever. Cette lecture m’a charmé : je vis avec ces personnages et m’intéresse à eux comme s’ils existaient, ce qui est le triomphe pour un roman. — J’en ai conclu que le mieux, dans les affaires de cœur, est toujours de s’expliquer ; au moins, si l’on est malheureux ensuite, on sait pourquoi. Les malentendus irréparables sont une sottise trop cruelle ; mais le monde, avec ces petites convenances qui sont tout, adore les malentendus et est organisé pour cela