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Voyez-vous, je crois vous avoir prouvé mes sincères efforts ; mais, je vous le dis et ceci m’échappe, jamais je ne pourrai supporter avec la moindre douceur cette situation mitigée que vous me faites ; jamais, malgré tous mes désirs et mes vœux. N’y a-t-il donc, de votre part, rien autre chose de possible ?

Le fait est que, si vous vouliez créer à un ami une situation sans aucune lueur de bonheur, de douceur, de charme, sans la moindre joie non seulement pour aujourd’hui, mais pour toujours, vous ne vous y prendriez pas autrement, ma malheureuse nature étant ce qu’elle est. — Ceci m’échappe, parce que je sens combien nous ne nous entendons pas. — Voyez-vous, vous n’êtes plus ce que vous étiez, il y a un an, à ***. Ce qui est mort