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comme désespérés, quand le silence de madame de Pontivy, après une lettre tendre qu’il avait écrite, se prolongeait trop longtemps. Il errait aux endroits les plus déserts, ne sachant que se redire à lui-même ces mots : Laissez-moi, tout a fui ! Et, pour continuer sa plainte et la tirer tout entière, il aurait fallu les pleurs d’Orphée.

Ce qu’il écrivait de ses pensées rompues à madame de Pontivy ne recevait que réponses rares et bonnes, mais chaque fois plus découragées. L’automne s’achevant, il revint à Paris, et il attendait, pour se présenter chez madame de Noyon, qu’il avait quittée en froid, un mot, un signe de madame de Pontivy, elle-même de retour. Mais rien. Il allait se hasarder à une démarche, quand, un soir, en