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AUTRE NOTE CONFIDENTIELLE



Ce 9 juillet.


Voilà huit jours que j’attends, chaque matin, une lettre, et avec une anxiété croissante. Il est évident qu’il se passe quelque chose de très grave. Est-elle malade ? morte ? Ma pensée a dû s’appesantir douloureusement sur cette solution fatale. Est-elle offensée et passée à l’indifférence ? Tout est possible, tout m’est également triste et sans espérance. J’attends l’heure de dix heures (du courrier) avec impatience. Je fais demander coup sur coup si l’on n’a rien ; puis, quand j’en suis certain, ma journée est close ; je ferme mes rideaux, je m’étends sur mon lit d’en-