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la bouche d’une femme déjà vieillissante à une jeune amie de vingt-sept ans, qu’elle voit près de s’engager dans une coquetterie amoureuse.

Elle lui raconte sa vie, sa douleur, son erreur.

Elle a cru pouvoir satisfaire celui qu’elle aimait par un demi-bonheur.

Elle décrit en détail sa situation, ses sentiments indécis. Sa grande erreur fut de croire qu’en avançant dans les années plus paisibles et en doublant le dernier cap de la jeunesse, elle l’amènerait à des relations douces, fixes, heureuses. À mesure qu’il avance (il était plus âgé qu’elle de quelques années) et que l’irréparable, à ce qu’il dit, se prononce, il ressent et marque plus d’amertume. — Elle ne sait comment revenir, elle en a envie souvent… Mais non, elle n’ose.

Il la range dans la classe des glorieuses (madame R…, madame de B…), non pas