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CORRESPONDANCE
CCXCII.
a m. le pasteur napoléon peyrat.
Ce 5 mai 1865.

Merci, cher monsieur, de vos bonnes félicitations. Je tâcherai de ne pas être tout à fait absorbé. Il sera difficile de faire tout à fait comme auparavant. Je tâcherai, s’il me reste le force de faire un livre, d’y mettre ce que les articles détachés ne comporteront plus. La vie est une étrange chose ; c’est comme un jeu bizarre. Vous avez le bonheur d’y voir une science et une direction profonde.

Tout à vous.


CCXCIII.
a m. camille doucet
Ce 15 mai 1865.

Mon cher ami,

J’en ai voulu au sommeil qui m’a privé de vous voir. J’étais en effet épuisé. J’ai reconnu aussitôt l’écriture de madame Colet et j’ai été bien sensible à son attention. Être connu de Manzoni, être goûté de lui est un honneur exquis comme le serait le suffrage d’un Racine. Manzoni est le Racine des romantiques[1].

  1. Voir, à propos de Manzoni, une autre lettre de félicitation, adressée, à la même date, par madame Colet à Sainte-Beuve (Lettres à la princesse, p. 153).