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DE C.-A. SAINTE-BEUVE.

combler la bonté de l’empereur, elle acquiert des droits nouveaux à une reconnaissance qui ne finira qu’avec ma vie.

Veuillez agréer, monsieur le maire, et transmettre à ceux de mes compatriotes qui sont auprès de vous et qui vous secondent dans cette grande et laborieuse administration à laquelle vous présidez, l’assurance de mes sentiments de haute considération.


CCXCI.
a m. émile délerot[1].
Ce 5 mai [1865].

Mon cher ami,

Je suis bien sensible à vos félicitations[2] et à leur forme ingénieuse autant que cordiale. C’est dans ces moments décisifs de la vie qu’on sent bien sa faiblesse et son infériorité. Vous parlez du grand Gœthe : il avait le calme, il habitait naturellement les sommets. J’étais l’homme des vallées ; je me sens un peu étonné et, dans les premiers moments, débordé. Je chercherai il reprendre le plus tôt possible le fil des choses habituelles.

Je vous serre la main et je fais des vœux sincères pour votre charmant bonheur.

  1. M. Émile Délerot, traducteur des Conversations de Gœthe, recueillies par Eckermann (2 vol.chez Charpentier). Sainte-Beuve a consacré à cet ouvrage trois articles dans les Nouveaux Lundis (t. III, 1862).
  2. A propos de l’entrée de Sainte-Beuve au Sénat.