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DE C.-A. SAINTE-BEUVE.

ci meilleur cœur que forte tête), Bergmann, Haag, etc. Votre nom revient souvent sous sa plume, et toujours avec une estime marquée. Quant aux initiales sur lesquelles je vous interrogeais, ce ne sont pas des initiales de noms propres. Les frères p. d. p.[1] doivent être quelque chose comme les frères du grand Orient ou quelque signe abrégé plus ou moins maçonnique. Je laisserai la chose dans le doute. — J’avais pensé dans le temps à vous questionner sur celui que vous appelez votre ancien capitaine[2]. Il me semble que vous étiez avec lui sur la frontière d’Espagne en garnison. Si vous aviez sur lui quelque souvenir qui vous parût curieux et qui vous tînt au cœur, je pourrais le joindre à l’article que j’ai fait sur lui, lorsque je le réimprimerai. Merci encore[3] Je vous serre cordialement la main.

  1. C’étaient les frères philadelphes. — Voir le livre de Sainte-Beuve sur Proudhon (p, 34). « Charles Nodier, y est-il dit en note, a fort parlé des Philadelphes, société secrète dont le chef était le brave colonel Oudet, qui fut fait général de brigade à la veille de Wagram et qui périt après la bataille. Il y eut des doutes sur la vraie cause et sur les circonstances de sa mort. Il n’est pas étonnant que le souvenir et peut-être la tradition de cette association première ait laissé des traces parmi la jeunesse de Franche-Comté. » — Cette note vient à propos d’une lettre de Proudhon de 1838, dans laquelle il est question des frères p. d. p.
  2. Alfred de Vigny.
  3. M. Pauthier répondit à cet appel par une lettre que Sainte-Beuve a insérée en appendice dans le tome VI des Nouveaux Lundis (p. 465), à la suite de l’article sur Alfred de Vigny, dont il est ici question.
II.
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