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CORRESPONDANCE
CCCVII.
a m. le docteur donné, recteur de l'académie,
a montpellier.
Ce 4 septembre 1865.

Monsieur et savant docteur,

J’ai gardé du temps où j’étais élève en médecine la bonne habitude qu’on ne devrait jamais perdre de lire les articles de médecine qui me tombent sous les mains ; jugez si j’omets ceux que m’apporte le Journal des Débats, et, de plus, s’ils sont signés de vous, je sais à qui j’ai affaire. J’allais donc tranquillement dans ma lecture sur l’hydrothérapie et sur les eaux de Divonne, instruit comme toujours et intéressé, comme on l’est avec vous, par la clarté, par la juste élégance que comportent ces matières, lorsque, arrivé à un certain endroit, j’ai dit : « Mais qu’est-ce donc ? » Et j’ai été aussi agréablement surpris que touché de rencontrer mon nom sous le plume d’une femme spirituelle qui est restée dans mon souvenir sous la noble image de la Beauté. Je sens bien que la bonté des Sacy à mon égard a passé par là, n’importe ! je n’en dois être que plus reconnaissant, et je viens vous prier, cher monsieur et savant docteur, de vouloir bien transmettre ma gratitude et mon hommage avec mes vœux à la malade dont l’esprit et la plume se jouent si agréablement et d’une manière si flatteuse pour nous.

Veuillez bien agréer vous-même l’assurance de mes sentiments respectueux et dévoués.