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CORRESPONDANCE
CCCI.
a m. le ministre d’état.
Ce 15 juillet 1865.

Monsieur le ministre,

Je sais que M. le président Troplong et M. Boinvilliers ont entretenu Votre Excellence au sujet de la Revue contemporaine, et je viens moi-même ajouter quelques paroles un peu superflues aux leurs. Vous voudrez bien m’excuser en raison de l’intérêt que je porte à ce recueil, auquel j’ai plusieurs fois collaboré et où je dois écrire encore. Et puis, si vous voulez bien vous rappeler que j’ai eu l’honneur d’être auprès de Votre Excellence l’intermédiaire pour une certaine communication avec la Revue des Deux Mondes, il ne vous paraîtra que juste que je vienne plaider plus directement pour une Revue toute dévouée au gouvernement de l’empereur.

Il importe en effet qu’il existe une telle Revue et qu’on y tienne la main. Autrement, il y aurait véritablement monopole au profit de la Revue opposée, d’une Revue adverse chez laquelle il est bon d’avoir un pied si l’on peut, mais où l’on n’aura jamais les deux.

Je suppose que quelque écrivain ami du gouvernement veuille écrire un de ces articles développés qui ne peuvent trouver place dans les colonnes du Constitutionnel ou du Pays : où l’insérera-t-il ? quel recueil lui ouvrira ses pages ? Il n’a, la Revue contemporaine manquant, à attendre d’hospitalité nulle part, et, s’i1 prend sur lui de s’adresser à la