Page:Sainte-Beuve - Chateaubriand et son groupe littéraire sous l’Empire, tome 1.djvu/2

Cette page n’a pas encore été corrigée

En octobre 1847, j’occupais un logement l’Institut, comme étant l’un des Conservateurs de la Bibliothèque. Mazarine, et j’avais une cheminée qui fumait. Je me disposais à parer à cet inconvénient avant l’hiver, et, ayant mandé le fumiste, j’en venais avec lui au-détail, lorsqu’il me fit observer que le travail à exécuter (quelque tuyau avec-capote à établir sur le toit), dont le prix monterait bien à une centaine de francs, rentrait dans ce qu’on appelle les dépenses locatives, et qu’il y avait lieu de le mettre à la charge du propriétaire, c’est-à-dire, en ce cas, du Gouvernement. J’adressai, en conséquence, une demande au ministre de qui cela dépendait ; la réparation se fit, et je n’y pensai plus.

La Révolution du 24 février ayant éclaté quelques mois après, je sentis dès le premier jour toute son importance, mais aussi son immaturité sans être de ceux qui regrettaient un régime politique ni une famille, je regrettai du moins une civilisation qui me paraissait, pour le moment, fort compromise ; je n’avais pourtant pas l’imagination aussi noire que je la voyais à plusieurs des républicains de la veille, surpris et comme épouvantes de leur propre succès je pensais qu’on s’en tirerait, qu’on s’était tiré de bien