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L’ouvrage eût été neuf, je le crois, s’il eût paru a sa date, il y a dix ans. Qu’on veuille le prendre aujourd’hui comme une seconde édition, du moins, de tout ce que j’ai écrit sur M. de Chateaubriand et ses amis, mais une seconde édition très-augmentée. — On y trouvera d’ailleurs dans l’Étude sur Chênedollé quantité de lettres originales qui ne sont que là, et qui éclairent de près l’intérieur de ces hommes distingués, leur physionomie et leur caractère aux meilleures années de leur vie.

P. S. J’allais oublier de reparler des fameuses Listes. Celle où figurait mon nom parut enfin dans le numéro 31 de la Revue rétrospective : « M. Sainte-Beuve, 100 francs ; » c’est ce qu’on y lit. Les chiffres fabuleux s’évanouissent. La note obligeante que M. Taschereau a cru devoir y joindre, et qui suppose une fraude commise en mon nom par un officieux, n’a plus même d’objet. Je n’en étais pas à demander 100 francs à M. Duchâtel, pas plus, j’ose le dire, que lui à me les demander : l’impossibilité morale était la même. Et personne n’eût osé se permettre une telle demande auprès de lui en mon nom il n’y aurait pas cru. En voyant ce chiffre de 100 francs, un éclair a traversé ma mémoire ; j’ai pensé à ma cheminée et au tuyau d’octobre 1847, qui avait dû coûter, somme ronde, à peu près cela. La dépense, ordonnancée par le ministère, s’était faite trop tard pour être portée au Budget de 1847. Telle est mon explication. Qu’en disent mes anciens amis du ministère Carnot ? — Mais, sans cet incident, je n’aurais pas été amené à professer le Cours que l’on va lire, et c’est ainsi que l’un m’a induit à parler de l’autre.