moucher encore jusqu’en 1748 et au delà. Marivaux est un de ces derniers tirailleurs. Ces ricochets ne sont pas désagréables à suivre. — Tel est le canevas que M. Rigault avait à remplir, et sur lequel il a semé avec infiniment d’esprit toutes les variétés d’une érudition curieuse et piquante.
Mais il ne s’est pas contenté de ce cadre, il l’a étendu ; il a voulu l’embrasser dans toute sa généralité. Le côté littéraire de la question de prééminence entre les Anciens et les Modernes n’est en effet qu’un cas particulier d’un problème plus élevé : Le genre humain va-t-il en se perfectionnant ? et s’il se perfectionne pour l’ensemble, gagne-t-il également sur tous les points ? et ne perd-il pas, chemin faisant, à droite ou à gauche, tout en avançant dans le milieu ? M. Rigault annonce le dessein de traiter ce sujet de la théorie du progrès, l’histoire de la doctrine de la perfectibilité, dans un ouvrage ultérieur dont celui-ci ne serait que l’introduction.
Je dirai qu’on s’en aperçoit trop en quelques endroits, et, au point de vue de la composition, j’aurais préféré que cet esprit si littéraire de M. Rigault, laissant tous ces gros et peut-être insolubles problèmes à ses collègues de la philosophie, se bornant à les bien comprendre, ne les eût envisagés que par les ouvertures fréquentes que lui procurait son joli sujet, déjà bien assez spacieux. Il y a un peu de luxe dans les préliminaires, comme de la surabondance aussi dans les conclusions. Il veut peut-être concilier et assembler trop de choses, tenir trop d’éléments en présence et en équilibre, religion et philosophie, régularité et liberté, impartialité et émotion, stabilité et progrès, culte du passé et aspiration vers l’avenir… C’est après tout une noble ambition, l’ambition des esprits jeunes, même quand ils sont le plus modérés.
Y eut-il dès autrefois, dans ce qu’on appelle du nom