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prême qui domine sa vie, le cri qui va aux entrailles et qui retentira pour elle dans l’avenir.

Un jour, au Temple, un projet d’évasion avait été concerté, et elle y avait consenti. Le lendemain, elle écrivit qu’elle ne pouvait s’y décider, puisqu’il fallait, en fuyant, se séparer de son fils : « Quelque bonheur que j’eusse éprouvé à être hors d’ici, écrivait-elle, je ne peux pas consentir à me séparer de lui… Je ne pourrais jouir de rien en laissant mes enfants, et cette idée ne me laisse pas même de regrets. » Ce sentiment, dira-t-on, est bien simple, et c’est pour cela précisément qu’il est beau.