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Lundi et mardi 23 et 24 septembre 1850

M.  DE  MALESHERBES.

Dans un Recueil des Discours et Rapports lus aux séances de l’Académie française (1840-1849 ), qui vient de paraître, je retrouve un excellent morceau de M. Dupin sur M. de Malesherbes. M. de Malesherbes était membre de l’Académie française ; il y avait été reçu par acclamation en 1775. En 1830, l’Académie proposa son Éloge, et M. Bazin eut le prix. Mais elle chargea, de plus, l’un de ses membres les plus considérables, M. Dupin, de venir lui parler plus amplement, et en toute autorité, de ce grand magistrat et citoyen, que son dévouement et sa mort ont fait sublime. Après tant d’éloges et de panégyriques, le sujet pouvait sembler épuisé. M. Dupin l’a envisagé, selon les habitudes de son esprit, avec vigueur, bon sens, et une sorte de résolution de coup d’œil : s’emparant de quelques objections adressées aux idées premières de M. de Malesherbes, il n’a pas seulement loué, il a discuté. Rapprochant les doctrines politiques et philosophiques longtemps professées par ce grand homme de bien, des réformes sociales qui se sont réalisées depuis, il en a tiré des vues justes et neuves. Je saisirai cette occasion de dire moi-même ici quelque chose sur un sujet qui honore tous ceux qui y touchent.

Chrétien-Guillaume de Lamoignon de Malesherbes, hé-