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Lundi 13 mai 1850.

LA RELIGIEUSE DE TOULOUSE,
PAR
M. JULES JANIN.
(2 vol. in-8.°)

M. Janin, en composant le roman qu’il vient de publier a eu l’excellente idée, et bien digne d’un véritable homme de Lettres, de se distraire depuis deux ans du spectacle des choses publiques, du spectacle de la rue, et de chercher dans un sujet emprunté au grand siècle un oubli des misères et des ennuis du présent. Avant même de considérer quel est le sujet de ce roman, qu’il me soit permis de féliciter l’auteur de cette pensée honorable, qui lui a fait demander tout d’abord au travail et à l’étude une consolation. M. Janin est homme de Lettres ; il l’est avant, pendant et après les révolutions Il n’avait jamais cherché ni faveur ni place, ce qu’on appelle position, sous le régime où ses amis étaient tout ; il ne s’est pas jeté dans l’agitation m dans les vagues poursuites, depuis qu’il y a eu naufrage. Il ne veut d’autre position encore que celle qu’il a depuis vingt ans dans la presse, et, en pensant ainsi, il s’honore, il fait preuve de bon sens ; il fait ce que bien de