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n’a pas pris tout son développement et son essor, elle se contente souvent de suivre : pourtant, en un ou deux cas elle dirige, elle guide aussi ; elle semble recouvrer son antique autorité. Boileau devance Rollin. Et sur celui-ci, sur sa candeur et sa modestie de juge, sur la droiture de sa méthode littéraire, et sur Fénelon et sur Voltaire, à ne les prendre tous deux que comme simples critiques et gens de goût, que ne dirait-on pas ? Remarquez que, dans ce moment, je ne fais qu’esquisser un tout petit chapitre, comme M. Saint-Marc Girardin le saurait bien mieux remplir sans insister autant que moi sur les transitions. J’arriverais donc, comme il aime à le faire, aux modernes du jour, aux contemporains, à nous-mêmes, et je dirais : La critique semble, au premier coup d’œil, avoir fait beaucoup de progrès, en avoir fait autant que l’art en a fait peu ; elle semble avoir gagné ce que l’autre a perdu. Pourtant ne nous laissons pas séduire à ces apparents avantages. Et alors je prendrais pour exemple M. Saint-Marc Girardin lui-même, c’est-à-dire un des plus brillants exemples modernes, un des plus raisonnables, et je dirais : On est toujours de son temps. Les modernes ont beau faire, ils sont toujours des modernes. Tel qui parle contre le raffinement est lui-même légèrement raffiné, ou, s’il revient au simple, il n’y revient qu’à force d’esprit, de dextérité et d’intelligence. J’ai quelquefois entendu dire que certains grands esprits de nos jours n’avaient rien de leur temps, M. Royer-Collard, par exemple : « Il n’a rien de ce temps-ci, disait-on ; tour de pensée et langage, il est tout d’une autre époque. » Pardon ! répondais-je ; M. Royer-Collard, tout comme M. Ingres, est encore de ce temps-ci, ne serait-ce que par le soin perpétuel de s’en garantir. Leur style, à tous deux, est marqué ; Nicole ou Raphaël autrefois y allaient plus uniment. On touche encore à son temps,