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Lundi, 18 avril 1852 MALHERBE ET SON ECOLE MÉMOIRE SUR LA VIE DE MALHERBE ET SUR SES OEUVRES Par M. de GOURNAY, de l’Académie de Caen. (1852)

La Normandie est une province qui, de tout temps et dès qu’elle s’est senti un passé, s’est volontiers occupée de ses antiquités et de ses grands hommes : elle n’a cessé de vivre d’une sorte de vie qui lui est propre et qui ne la rend que plus française. Célèbre par les poètes qu’elle a produits et au moyen âge et à la naissance de notre littérature classique (sans parler des plus récents), elle les honore, et, ce qui est la meilleure manière de les honorer, elle les étudie. Le Recueil des Mémoires de l’Académie de Caen en particulier est rempli de recherches sur nos vieux poètes dont un si grand nombre sont Normands. Aujourd’hui M. de Gournay a voulu résumer et recueillir ce qu’on sait de positif sur Malherbe, et graver de nouveau les traits de cette sèche, altière et maitresse figure. J’en prendrai occasion à mon tour de redire quelque chose et sur Malherbe lui-même (1) et

(1) On peut voir ce que j’en ai dit déjà dans le Tableau de la Poésie française au seizième siècle (édit. de 1843), et aussi dans l’ar-