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M. Lacaze par la lettre suivante, qui met fin, de son côté, à cette correspondance :

« Ce 4 juillet 1867.
« Monsieur,

« Les faits entre nous sont très-simples, et, depuis déjà bien des jours, le public les a sous les yeux.

« Dans la séance du 29 mars dernier, au moment où j’ai revendiqué le droit de défendre, ne fût-ce que moyennant protestation de ma part, « des opinions philosophiques, honorables et respectables, au nom de la liberté de penser, » vous m’avez adressé cette parole, imprimée au Moniteur : « Vous n’êtes pas ici pour cela. »

« Au milieu de tant d’autres paroles, insérées également au Moniteur, et qui firent explosion en ce singulier moment, où il m’a été donné d’être désigné devant le pays comme une sorte de paria au sein du Sénat, votre apostrophe offensante me parut la seule qui fût à relever, à réfuter, parce qu’elle atteignait directement mon droit, qu’elle le niait, et que, sous sa forme impérieuse et leste, elle était la plus contraire à ce qu’on doit attendre d’un collègue, c’est-à-dire d’un égal. Un président de cour d’assises faisant asseoir un avocat stagiaire qui s’émanciperait n’aurait point parlé autrement.


    let, vous auriez eu le loisir de trouver deux amis avec lesquels M. de Reinach député et moi, nous eussions pu entrer en relation. Je regrette d’autant plus sincèrement que cette formalité première n’ait pas été remplie qu’elle m’aurait dispensé de vous adresser directement en communication cette seconde lettre de notre collègue M. Lacaze.

    « Quant à la préoccupation de trouver des docteurs ès armes, permettez-moi de vous dire que vous paraissez vous méprendre sur le rôle réservé à vos témoins, appelés comme nous à examiner avant tout avec calme et impartialité la valeur des griefs qui ont donné lieu à cet échange de correspondance.

    « Veuillez agréer, monsieur le sénateur, etc.

    « Baron de Heeckeren. »

    Et voici la lettre de M. Lacaze adressée à M. de Heeckeren, et par lui envoyée en communication à M. Sainte-Beuve :

    « Ce 1er juillet 1867.
    « Mon cher collègue,

    « Il y a dans la réponse de M. Sainte-Beuve, que vous me communiquez, une méprise si étrange que je n’y crois pas encore.

    « M. Sainte-Beuve semble croire que je me risque pour supprimer en lui,