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personnalités qui sont contraires au règlement, et qui ne doivent pas trouver place dans cette enceinte. (Approbation.)

M. Sainte-Beuve. Ce n’est pas moi qui suis entré dans la voie des personnalités, je les relève.

Je suivais un raisonnement, je le continue : la question est celle de savoir pourquoi je suis ici.

Eh bien ! en conscience, je crois au contraire, comme je l’ai dit en commençant, messieurs, que c’est précisément pour cela que je suis ici. Je me permets même de penser que l’Empereur, qui savait mon insuffisance à tant d’égards pour tous les ordres de services et de savoir qui sont si bien représentés dans cette assemblée, n’a pu songer à moi que pour que je vinsse de temps en temps et rarement apporter au milieu de vos délibérations une note sincère, discordante peut-être, mais personnelle et bien vibrante.

En conséquence, je déclare ne pouvoir m’associer à aucun degré à des conclusions que je considère comme l’erreur d’un homme de bien alarmé. Le Sénat est et ne peut être qu’un corps modéré, il ne peut être un corps réactionnaire.

M. Ferdinand Barrot. Encore moins révolutionnaire.

M. Sainte-Beuve. Il ne doit point passer pour tel. Composé de tant de lumières, qu’il daigne réfléchir, qu’il ose résister à la faute qu’on lui propose.

Je vote pour l’ordre du jour.