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traité de la prière

139. De nuit c’est par eux-mêmes que les démons cherchent à troubler le maître spirituel. Puis de jour à l’aide des hommes ils le soumettent aux dangers, accidents et calomnies.

140. Ne récuse pas les foulons, s’ils battent en piétinant et s’ils cardent en étirant ; c’est par ce travail que ta sensibilité se clarifie.

141. Tant que tu n’as pas renoncé aux passions et que ton esprit s’oppose à la vérité et à la vertu, tu ne trouveras pas de suave parfum dans ton sein.

142. Désires-tu prier ? Quitte ce bas monde et prends toujours ta société dans les cieux, non pas seulement en paroles, mais par des actes angéliques et la divine contemplation.

143. Si dans l’adversité seulement tu te souviens du Juge et combien il est terrible et incorruptible, tu ne sais pas encore servir le Seigneur dans la crainte et te réjouir en lui dans le tremblement. Sache bien que même dans la prospérité et les consolations spirituelles, il faut l’adorer avec d’autant plus de respect et de réserve.

144. Vraiment sage est l’homme qui, avant sa parfaite conversion, ne quitte pas le souvenir douloureux de ses propres péchés, et de la damnation au feu éternel qui les punit.

145. Celui qui, retenu encore dans les péchés et la colère, ose impudemment se hausser à la contemplation des choses divines et s’élever à l’oraison purement spirituelle, mérite le blâme de l’Apôtre, et il lui est dangereux