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traité de la prière

122. Heureux le moine qui regarde avec pleine joie le salut et le progrès de tous comme le sien propre.

123. Heureux le moine qui après Dieu estime tous les hommes comme Dieu même.

124. Le vrai moine est séparé de tous et uni à tous.

125. Le vrai moine se considère en union avec tous, car en chacun il croit toujours se voir soi-même.

126. C’est la parfaite oraison que de toujours offrir à Dieu les prémices de toutes ses pensées.

127. Comme moine et ami de l’oraison évite tout mensonge et tout serment, sinon c’est peine perdue de simuler ce que tu n’es pas.

128. Si tu veux prier en esprit, ne tire rien des sens ; ainsi tu seras débarrassé des nuages qui t’enténèbrent au temps de l’oraison.

129. Remets à Dieu le soin de ton corps, et par là tu lui prouveras que tu lui confies aussi ton esprit.

130. Si tu gagnes les promesses, tu régneras. Regarde donc de ce côté, et tu porteras joyeusement la pauvreté présente.

131. Ne récuse pas pauvreté ni tribulation, ce sont les matériaux de la prière alerte.

132. Les vertus du corps doivent s’ordonner à celles de l’âme, et celles-ci à celles de l’esprit ; ces dernières enfin à la contemplation immatérielle.