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traité de la prière

la puissance est l’objet de l’effroi et du tremblement universels[1]. Et le reste.

101. Comme le pain est la nourriture du corps et la vertu celle de l’âme, ainsi la contemplation est la nourriture de l’esprit.

102. Prie dans le sanctuaire de l’oraison comme le publicain et non comme le pharisien, afin d’être toi aussi justifié par le Seigneur.

103. Prends bien garde de ne prier contre personne dans ton oraison, sans quoi tu ruinerais l’édifice en rendant ta prière abominable.

104. Instruis-toi par le débiteur des dix mille talents ; si tu ne remets pas à ton débiteur, tu ne trouveras pas merci toi-même, comme il est écrit : Il fut livré aux bourreaux[2].

105. Quand tu vaques à l’oraison, néglige les incommodités du corps. Pour un pou, une puce, un moustique ou une mouche, ne va pas perdre l’excellent fruit de l’oraison.

106. On nous a rapporté qu’un saint homme d’oraison fut étrangement persécuté par le malin. À peine il étendait les mains que le diable, sous la figure d’un lion les pattes dressées, enfonçait ses griffes dans les deux joues de l’athlète, et ne le lâchait pas qu’il n’eût baissé les mains. Mais il ne les laissa jamais retomber avant d’avoir achevé ses prières accoutumées.

  1. Cf. Joel, ii, 10, 11.
  2. Matth., XVIII, 34.