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traité de la prière

pérance du corps ; mais l’oraison fait agir à l’esprit son acte propre.

84. L’oraison est l’acte vraiment digne de l’esprit, qui y exerce son meilleur discernement en toute pureté.

85. La psalmodie est l’image de la sagesse multiforme, mais l’oraison est le prélude de la connaissance simple[1] et immatérielle.

86. La science est une chose excellente. Elle collabore avec l’oraison et excite la puissance supérieure de l’esprit à la contemplation des choses divines.

87. Si tu n’as pas encore reçu la grâce de l’oraison ou de la psalmodie, insiste et tu la recevras.

88. Le Seigneur dit à ses disciples en une parabole comment il faut toujours prier sans se décourager[2]. Donc ne te décourage pas ni te dépite pour n’avoir pas encore reçu, tu recevras plus tard. Il termine ainsi la parabole : Encore que je n’aie pas crainte de Dieu ni souci des hommes, néanmoins à cause des importunités de cette femme je lui rendrai justice[3]. Ainsi Dieu fera justice à ceux qui l’invoquent constamment jour et nuit. Aie donc bon courage et persévère avec zèle dans la sainte oraison.

  1. Le grec a ποικίλης, le même adjectif traduit plus haut : sagesse multiforme. L’erreur est manifeste par l’opposition du présent chapitre et par tout le contexte. Le plus simple est de supposer la chute d’un α, et de lire ἀποικίλης. La traduction latine de Bibliotheca veterum Patrum, t. VII, p. 1153, Lyon 1677, l’entend de même.
  2. Luc, XVIII, 1.
  3. Luc, XVIII, 4, 5.