Page:Saint Nil - Traité de la Prière, trad. Joliet, 1925.djvu/21

Cette page a été validée par deux contributeurs.
19
traité de la prière

77. Par la coupe il faut entendre l’amour envers Dieu, la parfaite charité spirituelle dans laquelle s’opère la prière en Esprit et en Vérité.

78. Si tu penses n’avoir plus besoin de pleurer tes péchés dans la prière, considère combien tu t’étais éloigné de Dieu alors que tu devrais toujours être avec lui, et tes larmes redoubleront.

79. Certainement oui, si tu connais ta mesure, tu gémiras sans peine, te condamnant avec Isaïe comme impur, ayant des lèvres impures, au milieu d’un peuple impur[1]. Tu as l’audace au contraire de te présenter au Seigneur des armées.

80. Si ton oraison est vraie, ta foi trouvera une parfaite assurance, et des anges viendront illuminer pour toi les raisons des événements.

81. Les saints anges nous meuvent à l’oraison et nous assistent joyeusement en priant pour nous. Si donc nous sommes négligents et accueillons des pensées profanes, nous les irritons vivement : tandis qu’ils combattent si bien pour nous, nous ne voulons même pas implorer Dieu pour nous-mêmes ; nous méprisons leurs services et nous abandonnons le Seigneur leur Dieu, pour nous mêler aux démons impurs.

82. Prie avec calme et sans trouble, psalmodie avec intelligence et harmonie, et tu seras comme l’aiglon suspendu en l’air.

83. La psalmodie réduit les passions et apaise l’intem-

  1. Is., VI, 5.