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avec l’aide de Dieu à la perfection de ses divines illuminations, afin qu’il ne lui reste plus qu’à entrer dans le jour du repos, où l’activité de notre esprit se reposera de ses œuvres dans la joie d’un saint ravissement.


CHAPITRE VII. Du ravissement spirituel et mystique, dans lequel le repos est donné à notre intelligence et notre affection passe tout entière en Dieu.

Nous avons parcouru les six considérations précédentes comme autant de degrés qui nous conduisent au trône du vrai Salomon et nous font arriver à la paix, où, comme au milieu d’une Jérusalem toute intérieure, l’homme pacifique goûte dans le calme de son âme les douceurs du repos. Nous avons fixé nos regards sur les six ailes du séraphin, à l’aide desquelles l’âme du vrai contemplatif, éclairée des splendeurs de la divine sagesse, peut s’élever au-dessus de ce monde ; nous avons suivi successivement les six premiers jours de la création, pendant lesquels notre âme s’est livrée à un pieux exercice afin d’arriver au septième, où il lui sera permis de se reposer. Notre esprit a contemplé Dieu hors de lui-même par les traces de sa puissance et par les vestiges de sa présence en ses créatures ; au-dedans de nous par son image et en son image ; au-dessus de nous par la