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l’égalité parfaite avec un rang distinct, l’éternité avec la production, la coïntimité avec l’émission, puisque le Fils a été envoyé par le Père, et le Saint-Esprit par le Père et le Fils, en demeurant toutefois toujours avec eux sans jamais s’en éloigner ; si, dis-je, vous voulez être le second de ces chérubins, tournez encore vos regards vers le propitiatoire et admirez comment en Jésus-Christ se trouve une personne unique, trois substances, deux natures ; comment il y a unité parfaite de consentement avec pluralité de volontés ; comment tout annonce Dieu et l’homme avec des propriétés diverses ; comment il y a une seule adoration avec des grandeurs différentes, une seule glorification suprême avec des dignités distinctes, une seule domination avec des puissances inégales. C’est dans cette considération que l’esprit s’illumine d’une manière parfaite, alors qu’il contemple, comme dans le sixième jour de la création, l’homme formé à l’image de Dieu. Car, l’image étant l’expression de l’objet qu’elle représente, lorsque notre âme fixe ses regards sur Jésus-Christ, qui est, par sa nature, l’image du Dieu invisible, et qu’elle considère notre humanité si admirablement exaltée en lui, si ineffablement unie à sa personne, en voyant en lui le premier et le dernier, le plus haut et le plus bas, le centre et la circonférence, l’alpha et l’oméga, la cause et l’effet, le Créateur et la créature, le livre écrit au-dedans et au-dehors, elle se trouve déjà parvenue à quelque chose de parfait. Qu’elle s’efforce donc, en ce sixième degré comme en un sixième jour, d’arriver