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avec l’union de Dieu et de l’homme dans l’unité de personne en Jésus-Christ.

Si donc vous êtes l’un de ces chérubins, en contemplant l’essence de Dieu, si vous êtes dans l’admiration en reconnaissant que l’être divin est tout à la fois le premier et le dernier, éternel et très-actuel, très-simple et très-grand, présent partout et non contenu par aucun lieu, souverainement réel et toujours immuable, très-parfait et n’ayant rien d’inutile, ne souffrant aucune diminution, mais immense et sans limite, souverainement un et réunissant les qualités de tous les êtres, renfermant. toutes choses, toute vertu, toute vérité, tout bien ; si, dis-je, vous êtes l’un de ces chérubins, tournez vos regards vers le propitiatoire, et soyez dans l’admiration en voyant que le premier principe s’est uni avec le dernier, Dieu avec l’homme formé au sixième jour de la création, l’Eternel avec une créature soumise aux vicissitudes des temps et née de la Vierge en leur plénitude, le très-simple avec celui qui est composé par essence, le très-agissant avec celui qui est passif et mortel, le Dieu très-parfait et immense avec celui qui est faible et petit, enfin l’Etre souverainement un et réunissant toutes qualités avec un être individuel, composé et distinct de tous les autres, avec Jésus-Christ homme.

Si maintenant vous désirez tenir la place du second de ces chérubins, en contemplant les propriétés des personnes divines ; si vous considérez avec admiration comment la communication existe en elles avec ce qui leur est propre : l’unité de substance avec la pluralité,