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une égalité totale, et par là une éternité coexistante ; enfin, tout cela produit une union intime qui fait qu’une personne est en l’autre par une pénétration réciproque et suprême ; que l’une opère avec l’autre sans distinction aucune de substance, de vertu et d’action.

Mais, lorsque vous contemplez ces choses, gardez-vous bien de penser que votre intelligence embrasse celui qui est incompréhensible ; car il vous reste encore à considérer, dans ces divers attributs, des choses bien propres à transporter d’admiration le regard de votre esprit. En cette Trinité bienheureuse la puissance communicative suprême est unie à la propriété des personnes ; l’unité des substances, à leur pluralité ; la souveraine similitude, à la distinction qui leur est inhérente ; l’égalité parfaite, à un rang différent ; la coexistence éternelle, à une émanation comme d’un principe ; et enfin, il y a une cointimité mutuelle, avec émission d’une des personnes. Qui donc, à la vue de merveilles si prodigieuses, ne sera point rempli d’étonnement ? Et cependant ces merveilles, nous comprenons qu’elles sont réellement en la Trinité très-sainte, si nous voulons élever nos regards vers sa bonté surexcellente. Car, s’il y a en elle une communication suprême et une effusion véritable, il y a nécessairement un principe et quelque chose qui en est distinct. Et comme ce qui est communiqué l’est tout entier et non en partie, ce principe se donne nécessairement tel qu’il est et sans réserve. Donc celui qui est produit et celui qui produit se distinguent par