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CHAPITRE VI. De la contemplation de la Trinité bienheureuse en son nom, qui est SOUVERAINEMENT BON.

Après avoir considéré Dieu en son essence, il nous faut élever le regard de notre intelligence à la contemplation de la Trinité bienheureuse, et de la sorte les deux chérubins du propitiatoire seront placés l’un contre l’autre. De même donc que l’être est le principe d’où nous devons partir pour contempler l’essence de Dieu, et le nom qui nous conduit à la connaissance de ses autres attributs, ainsi le souverain bien est le fondement principal sur lequel nous devons nous appuyer pour considérer les émanations divines. Remarquez donc que le bien souverain simplement dit est tel qu’on ne saurait se représenter rien de meilleur et par là même se le figurer consume n’existant pas, car l’être est une condition meilleure que le non-être ; et il est tel qu’on ne peut le concevoir réellement sans qu’il soit triple et un en même temps. En effet le bien aime naturellement à se répandre ; donc le bien suprême aime à se répandre d’une manière infinie. Mais cette diffusion souveraine ne peut être qu’actuelle et intrinsèque, substantielle et hypostatique, naturelle et volontaire, libre et nécessaire, incessante et parfaite. Si donc dans le bien suprême il n’y avait pas éternellement une production actuelle et consubstantielle,