Page:Saint Bonaventure - Oeuvres spirituelles de S Bonaventure,Tome III, trad Berthaumier, 1854.djvu/200

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

est éternel et très-présent : donc il embrasse et pénètre toutes les durées comme leur centre et leur circonférence. Il est très-simple et très-grand : donc il est tout entier cri toutes choses, et tout entier hors d’elles ; et ainsi il est une sphère intelligible dont le centre est partout et la circonférence nulle part. Il est très-réel et très-immuable : donc, en demeurant dans cette immutabilité, c’est lui qui donne le mouvement à tous les êtres. Il est très-parfait et immense : donc il est en toutes choses sans y être renfermé, hors de toutes choses sans en être exclu, au-dessus sans être plus élevé, au-dessous sans être plus bas. Il est souverainement un et il réunit toutes les manières d’être : donc il est tout en tous, quoique ce mot de tout embrasse une multitude de choses et que Dieu ne soit qu’un ; car, par son unité très-simple, sa vérité très-pure, sa bonté très-réelle, il y a en lui toute vertu, tout modèle et toute puissance pour se communiquer ; et ainsi de lui, par lui et en lui sont toutes choses, parce qu’en lui nous avons la toute-puissance, la science parfaite, la bonté suprême ; et le voir parfaitement, c’est posséder le souverain bonheur, selon cette parole adressée à Moïse : Je te montrerai tout bien[1].

  1. Exod., 33.