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il est un être très-actuel. De ce qu’il est premier, éternel, très-simple et très-actuel, il s’ensuit qu’il est très-parfait ; car rien ne manque à celui qui réunit ces qualités et rien de nouveau ne saurait s’ajouter à ce qu’il possède. De tout cela, il faut conclure qu’il est souverainement un ; car lorsque nous lui attribuons une surabondance en tout genre, cette idée s’étend à toutes ses perfections ; mais lorsque nous disons que cette surabondance est absolue, nous déclarons qu’elle ne saurait convenir qu’à un seul. Si donc Dieu exprime l’idée d’être premier, éternel, très-simple, très-actuel, très-parfait, il est impossible de penser qu’il n’est pas, ou qu’il n’est pas un. Ecoute donc, ô Israël, ton Dieu est un Dieu unique[1].

Si vous voyez ces choses dans la pure simplicité de votre esprit, vous êtes déjà éclairé des rayons de la lumière éternelle ; mais il y a ici de quoi vous transporter d’admiration. Cet être est en même temps le premier et le dernier, éternel et très-présent, très-simple et très-grand, très-réel et très-immuable, très-parfait et immense, souverainement un et renfermant tout en lui. Si vous admirez tout cela avec une âme pure, portez vos regards plus avant et vous serez éclairé d’une lumière plus grande encore, car vous découvrirez qu’il est le dernier parce qu’il est le premier. En effet, étant le premier, il a tout fait à cause de lui-même, et ainsi il est nécessaire qu’il soit la fin dernière, le principe et la consommation, l’alpha et l’oméga. Fous découvrirez qu’il est très-présent

  1. Deut., 6.