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ni d’un être quelconque. En effet, que serait l’être existant par lui-même, s’il n’était point le principe et la cause de son existence ? Vous le verrez ensuite entièrement étranger à toute imperfection, et par conséquent n’ayant jamais commencé, ne devant jamais finir, mais demeurant éternellement. En troisième lieu, tout ce qu’il possède n’est que l’être lui-même, et ainsi il n’est point composé, mais d’une simplicité parfaite. Quatrièmement, il n’a rien en lui à l’état de possible, car tout ce qui est possible participe au néant par un côté, et ainsi il est souverainement actuel. Cinquièmement, il n’y a en lui rien de défectible, et ainsi il a la perfection suprême. Enfin, vous ne trouverez en lui aucune diversité, et par là vous comprendrez qu’il est souverainement un.

L’être qui est purement, simplement et absolument, est donc l’être premier, éternel et très-simple, l’être très-actuel, très-parfait et souverainement un. Toutes ces idées sont tellement certaines que cet être ne peut s’offrir à notre intelligence avec rien qui leur soit opposé, et que l’une entraîne nécessairement la vérité des autres. Ainsi, comme il est l’être simplement, il s’ensuit qu’il est simplement premier ; étant simplement premier, il n’a pas reçu l’existence d’un autre, il ne se l’est pas donnée à soi-même : donc il est éternel. De même, comme il est premier et éternel, et qu’ainsi il n’est pas composé de plusieurs autres, il est donc un être très-simple. Ensuite étant premier, éternel et très-simple, rien à l’état de possible n’est mélangé à ce qui est actuel en lui, et ainsi