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même nous assure que la Loi et les Prophètes sont tout entiers dans le double précepte de l’amour de Dieu et du prochain[1]. Or ce double précepte trouve son accomplissement dans l’amour de Jésus-Christ, l’Epoux de l’Eglise. Il est en effet notre Dieu et notre prochain, notre frère et notre Seigneur, notre roi et notre ami, le Verbe incarné et le Verbe incréé, notre Créateur et notre Rédempteur, notre principe et notre fin. Il est le Pontife suprême qui purifie, illumine et perfectionne son épouse, l’Eglise entière et toute âme sainte. C’est de ce Pontife et de la hiérarchie établie par lui que traite toute la divine Ecriture ; c’est par elle que nous apprenons à nous purifier, à nous éclairer, à marcher vers la perfection, et cela selon la loi de la nature, la loi écrite et la loi de grâce ; ou plutôt selon les trois parties principales que cette même Ecriture renferme : la loi de Moïse qui purifie, la révélation des Prophètes qui éclaire, et l’enseignement évangélique qui rend parfait. Ou plutôt encore elle nous apprend la même chose selon le triple sens spirituel de ses enseignements : le sens moral, qui nous purifie en nous faisant embrasser une vie exempte de péché ; le sens allégorique, qui illumine notre intelligence des splendeurs de la foi ; et le sens mystique qui perfectionne notre âme en la conduisant à sortir d’elle-même et à goûter les suaves délices de la sagesse. Or, c’est en s’appuyant sur les trois vertus théologales, c’est avec ses sens spirituels ainsi reformés, c’est au moyen de ces trois ravissements dont

  1. Mat., 22.