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à comprendre ; et ainsi s’accomplit cette parole du Prophète : Vous avez répandu une lumière admirable du haut des montagnes éternelles, et ceux dont le cœur est insensé ont été remplis de trouble[1].


CHAPITRE IV. De la contemplation de Dieu en son image reformée par la grâce divine.

Ce n’est pas seulement en passant à travers notre âme, mais en elle-même, qu’il nous faut contempler notre premier principe ; et comme ce degré est plus élevé que le précédent, nous lui donnerons la quatrième place dans l’échelle de nos méditations.

Il semble étonnant que, Dieu étant si proche de nos âmes, si peu d’hommes s’appliquent à le contempler en eux-mêmes. La raison en est que notre âme distraite par les sollicitudes de la vie, obscurcie par les vains fantômes de ce monde, entraînée par les concupiscences, demeure étrangère aux enseignements de sa mémoire et aux lumières de son intelligence, et qu’elle est sans désir pour les joies spirituelles et la suavité intérieure qu’elle pourrait goûter au-dedans d’elle-même. Plongée tout entière dans les choses sensibles, elle devient impuissante à trouver en elle l’image de Dieu.

Et comme il est nécessaire que l’homme demeure

  1. Ps., 75.