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yeux ces clartés extérieures qui nous disposent à nous reporter vers le miroir de notre âme, où se réfléchissent tant de splendeurs de la divinité.


CHAPITRE III. De la contemplation de Dieu par son image gravée dans les facultés naturelles de notre âme.

Les deux premiers degrés parcourus jusqu’à ce moment, après nous avoir conduits à Dieu par les traces de sa présence en toute créature, nous amènent à rentrer en notre âme, où l’image de la divinité brille avec tant d’éclat. Pénétrant donc en nous-mêmes, et laissant tout ce qui est en dehors, comme n’étant que le vestibule du lieu où nous devons arriver, efforçons-nous de contempler Dieu, comme en un miroir, dans son saint temple, dans la partie antérieure de son tabernacle. Là, sur la face de notre âme, comme sur un candélabre, brille la lumière de la vérité, et l’image de la Trinité bienheureuse apparaît avec splendeur.

Entrez donc au-dedans de vous, et voyez avec quelle ardeur votre âme s’aime. Or, elle ne pourrait s’aimer si elle ne se connaissait, et elle ne pourrait se connaître si elle n’avait le souvenir d’elle-même, car notre intelligence n’embrasse que les choses dont la mémoire nous est présente. D’où vous conclurez,