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et que tout effet est un signe de sa cause, toute copie un signe de son modèle, et toute voie un chemin qui conduit à sa fin. Ensuite, elles sont un signe de ces mêmes choses par le spectacle qu’elles offrent d’elles-mêmes, par les figures prophétiques qu’elles renferment, par l’action des anges à laquelle elles sont soumises, et par l’institution nouvelle qui est venue se joindre à celle qu’elles avaient reçues. En effet, toute créature est par sa nature une image et une ressemblance de la sagesse éternelle ; mais celle qui, dans les saintes Ecritures, a été choisie par l’esprit prophétique pour figurer les choses spirituelles, l’est d’une façon plus spéciale ; d’une façon plus spéciale encore celle dont Dieu a emprunté la forme lorsqu’il s’est manifesté par l’entremise des anges, et d’une façon toute particulière celle qu’il a employée pour être un signe de sa grâce, et non-seulement un signe selon le sens ordinaire de ce mot, mais un signe qui est un sacrement.

De tout cela nous conclurons que ce qu’il y a d’invisible en Dieu est devenu visible depuis la création du monde par la connaissance que ses créatures nous en donnent[1], de sorte que ceux qui ne veulent pas considérer ces choses, reconnaître Dieu, le bénir et l’aimer en elles, sont inexcusables, car ils refusent de passer des ténèbres à la lumière admirable du Seigneur. Pour nous, rendons grâces à Dieu de ce qu’il nous a conduits par Jésus-Christ de ces ténèbres à cette lumière ineffable, en faisant briller à nos

  1. Rom., 1.