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étant clair aux yeux de tous et très-rapproché de Dieu, il s’ensuit qu’il nous guide jusqu’à lui en nous faisant passer par sept degrés différents, et qu’il nous le montre dans toutes les choses corporelles et sensibles, alors que nous les découvrons nombreuses, que nous nous réjouissons de leurs proportions harmonieuses, et que nous les jugeons au moyen des lois irréfragables de ces mêmes proportions.

De ces deux premiers degrés par lesquels nous contemplons Dieu en suivant les traces imprimées partout de sa présence, degrés figurés par les deux ailes qui couvraient les pieds du Séraphin, nous pouvons conclure que toutes les créatures de ce monde sensible conduisent au Dieu éternel l’âme du sage et du contemplatif. En effet, elles sont une ombre, un écho, une image de ce premier principe très-puissant, très-sage, très-bon, de cette vie, de cette lumière, de cette plénitude éternelle, de celui qui est à la fois le Créateur, le modèle et la règle. Elles sont comme autant de vestiges, d’images, de spectacles, de signes divinement offerts à nos yeux pour nous aider à voir Dieu. Elles sont, dis-je, des copies ou des exemples mis à la portée des gens grossiers et encore attachés à la vie des sens, afin de les élever par ces choses sensibles qui frappent leurs regards aux choses de l’intelligence qui sont invisibles, comme on arrive des signes à la chose signifiée.

Or, les choses du monde sensible sont un signe des choses invisibles en Dieu, d’abord parce que Dieu est le principe, le modèle et la fin de toute créature,