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d’œuvres admirables n’inclinent pas à aimer Dieu est muet ; celui qui, à des indices si lumineux, ne reconnaît pas ce principe suprême, est un insensé.

Ouvrez donc les yeux, prêtez l’oreille de votre âme, déliez vos lèvres, appliquez votre cœur, afin de voir Dieu en toutes ses créatures, de l’entendre, de le louer, de l’aimer, de lui rendre vos hommages, de proclamer sa grandeur et de l’honorer, si vous ne voulez pas que l’univers s’élève contre vous. Car le monde entier combattra contre les insensés qui n’auront pas agi de la sorte, tandis qu’il sera une source de gloire pour le sage, pour celui qui peut s’écrier avec le prophète : Seigneur, la vue de vos créatures m’a rempli d’allégresse, et je ferai éclater ma joie en louant les ouvrages de vos mains. Que vos œuvres sont grandes et admirables, Seigneur, vous avez fait toutes choses avec une sagesse souveraine. La terre est toute remplie des biens dont vous la comblez[1].


CHAPITRE II. De la contemplation de Dieu dans les traces de sa présence imprimées en ce monde sensible.

Mais ce n’est point assez de contempler Dieu dans le miroir des choses créées comme en autant de vestiges de son action divine, il faut encore le considérer en tant qu’il est en ces mêmes choses par son essence,

  1. Ps. 103.