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La plénitude, selon que la matière est remplie de formes diverses pour se reproduire ; ces formes pleines d’une vertu puissante d’action, cette vertu elle-même abondante en effets réels, tout cela nous donne les mêmes enseignements.

L’opération multiple des créatures, soit naturelle, soit artificielle, soit morale, nous découvre encore, dans sa variété si nombreuse, l’immensité de cette puissance, de cette sagesse et de cette bonté en qui tous les êtres trouvent la cause de leur existence, la raison qui les éclaire et la règle de leur vie.

L’ordre des choses, considéré au point de vue de leur durée, de leur situation, de leur influence, ou autrement dans ce qui les précède et ce qui les suit, dans ce qui est supérieur et ce qui est inférieur, dans ce qui est grand et ce qui est vil, nous montre hautement dans le livre de la création la souveraineté par excellence du premier principe quant à sa puissance infinie. L’ordre des lois divines, des préceptes et des jugements, nous fait voir dans le livre des Ecritures sa sagesse sans bornes ; et l’ordre des sacrements, des grâces et des récompenses,. dans le corps de l’Eglise, annonce sa bonté immense, et ainsi cet ordre nous conduit clairement, comme par la main, à celui qui est le premier entre tous, à celui qui est souverainement puissant, souverainement sage et souverainement parfait.

Celui qui n’est point illuminé par l’éclat si radieux des choses créées, est donc aveugle ; celui que leur voix puissante n’éveille pas est sourd ; celui que tant